Les photos du matériel  du stage 3 à la Source.

 

Elles ne sont pas parfaites mais c'est un bon mémo.

NB : Pour la fabrication du matériel de la mémorisation, la case fait 2cm sur 2cm environ, ce qui est important c'est d'avoir toujours la même mesure pour tout le matériel!

 

 

Calcul

Timbres

 

 

Boulier

 

 

Mémorisation de l'addition

Mémorisation 1 : livret et barres

 

 

 

 

Mémorisation 2 : combinaisons

 

 

Mémorisation 3 : combinaisons inutiles (compléter)

 

 

Mémorisation 4 : les doubles

 

 

 

Mémorisation 5 : table des doigts renseignés

 

 

Mémorisation 6 : table des doigts paratgés

 

 

Mémorisation 7 : ...encore plus partagés

 

 

Mémorisation 8: table des doigts non renseignés

 

 

 

 

 

 

 

 

Mémorisation 9 : combinaisons particulières

 

 

 

 

Mémorisation de la soustraction

 

Mémorisation 1 : livret et barres

 

 

 

 

 

Mémorisation 2 : combinaisons

 

 

Mémorisation 3 : pas de combinaisons inutiles (non commutativité)

Il me manque la photo, même chose qu'avec l'addition, on fait remarque que la soustraction n'est pas commutative avec le papier sur lequel on a écrit la table.

Mémorisation 4 : combinaisons à constater

 

 

 

Mémorisation 5 : table des doigts renseignés

 

 

Mémorisation 6 : table des doigts non renseignés

 

 

Mémorisation 7 : combinaisons particulières

 

 

 

Serpent négatif

 

sans change

 ... là aussi j'ai perdu des photos ... à venir...

avec change

 

 

 

 

 

 

Grammaire 

fonctions :

 

Verbe, sujet

 

 

verbe, sujet, complément

 

 

 

 

Boite des fonctions

 

 

 

 

 

 Il me manque aussi quelques photos... à suivre également...

 

 

 

 

Vous brûlez d'envie de fabriquer votre matériel mais vous ne savez pas par quoi commencer! Cet article est fait pour vous.

Quand on n’a pas trop bricolé dans sa vie, on ne sait pas bien à quoi s'atteler au début, ni de quoi on est capable... quel matériel, quel niveau de difficulté, quelles matières premières...

Dans ce cas, voici quelques mots rangés en trois chapitres qui vous aideront peut-être.

 

1- Choix des matières premières

2- Quelques outils…

3- Finitions, quel produits? écolabel, norme jouet...

4- Niveau de difficulté de réalisation selon les matériels

 

 1- Choix des matières premières

 

Le carton gris : 

Il s'utilise la plupart du temps en 3mm.

Il se peint ou se recouvre de papiers colorés. Préférez cette dernière solution, elle renforce le carton grâce à une couche d'encollage supplémentaire et donne une meilleure finition que la peinture. 

Avantages : C'est LA solution si vous ne pouvez ou ne voulez pas travailler avec du bois. Bien utilisé, il permet de faire de très jolies boîtes peu coûteuses.

Point faible : Le matériel vit quand même moins longtemps, à l'usage, les boîtes s'abîment mais on peut toujours les réparer ou en refaire. 

 

 

 

Le médium ou MDF :

Il s'utilise en 3mm, 5mm ou 9 mm voir 15mm pour certaines réalisations.

Avantages : Peu coûteux, il est isotrope, se coupe assez facilement, se colle avec de la colle à bois et se peint bien en surface.

Point faible : C'est un dérivé de bois qui contient différentes colles. Il dégage un gaz (le méthanal) a des doses plus élevée que celles auxquelles on est exposé naturellement. De ce fait il crée polémique sur ses aspects cancérigènes. La tranche est poreuse et difficile à peindre.

 

 

 

 

Le contreplaqué : 

Voici un ami très utilisé qui peut être un bon compromis à plein de niveaux. Le contreplaqué est composé de plusieurs couches de bois encollées (il y en a toujours un nombre impairs, logique!). Souvent il s'agit de la même essence pour toutes les couches, parfois il y a un plaquage avec un bois plus précieux à l'extérieur ou alors une âme avec un bois moins coûteux.

On peut l'utiliser en 3,5, 9 ou 15mm pour nos réalisations.

•    3mm : couvercles, fonds de boîte, triangles constructeurs, table de Pythagore

•    5mm : couvercles, fonds de boîte, lettres et chiffres rugueux, planchettes et plaquettes rugueuses

•    9mm : cotés des boîtes, certains couvercles, planchettes et plaquettes rugueuses

•    15mm : meubles

On peut utiliser différentes essences (la liste n'est pas exhaustive, elle tient compte de ce qu'on trouve au moins cher, au plus près) :

Peuplier : aspect laiteux, peut plier, extrêmement léger, peu solide, local, bien pour les boîtes mais tache assez facilement (à vernir).

Bouleau : parfait pour les boîtes et pour la plupart du matériel en plaque, assez léger, très joli, en particulier sur la tranche.

Hêtre : Le top sauf pour notre cas : extrêmement solide (plus difficile à travailler), charmant, sobre, utilisé habituellement pour le contact alimentaire et le mobilier.

Okoumé : On le trouve partout, peu coûteux, aspect rosé. Comme le peuplier, il peut faire de bonnes boîtes, mais il est moins joli et moins local.

 

 

 

 

Le Bois Massif

Pour la plupart des matériels, le hêtre est recommandé pour de nombreuses raisons : densité, solidité, homogénéité, toucher délicat, long en bouche, aspect éternel (vous l’aurez compris c’est le chouchou de mon cher et tendre !)…

Pour la banque, on pourra choisir le pin par défaut (plus léger, plus facile à trouver et à travailler, prend les coups et les rend)

 

 

 

 

 

 

2- Quelques outils

 

Les cales à poncer : incontournables

Il faut se procurer une chute de contreplaqué c'est l'idéal, ensuite on colle dessus au mieux de la toile émeri au pire du papier ri (encoller toute la surface avec de la colle à bois ou de l’araldite). On peut faire des cales de différents grains : 80 pour éliminer les grosses imperfections, 100 pour niveler, 120 pour que ce soit doux et 500 pour que ce soit doux comme une peau de bébé (si vous devez choisir faites la 100 et la 120).

On les utilise tout le temps, entre deux couches de peinture pour une belle finition, après le vernis pour une douceur parfaite (500) après la coupe pour ébarber, pour adoucir une arête, un angle... Les enfants aiment et peuvent s’en servir aussi sans risque.

Son équivalent électrique : la ponceuse, à bande, lapidaire, orbitale (Malgré tout on utilise quand même les cales dans la plupart des cas).

 

 

 

 

Le bocfil

Petite scie merveilleuse qui permet de faire des coupes en suivant la forme que vous désirez (parfait pour les puzzle de géographie). On la tient verticale et l’on coupe en tirant vers le bas. Quand vous vous serez entraîné, vous pouvez la mettre entre les mains de vos enfants, c’est parfait pour l’adresse, la maîtrise précisions/force et ça n’est pas dangereux.

Équivalent électrique : la scie à chantourner

 

 

 

 

Le serre-joint, l’ami du travailleur solitaire

Un c’est bien, deux mieux ! Plus on en a, plus on s’en sert

Il tient une pièce sur laquelle on travaille, maintient en contact deux pièces qu’on colle…

 

 

Les petits clous

Des petits clous, un marteau, simple, efficace. Pour fabriquer les boîtes en contre plaqué on colle les champs avec de la colle à bois, on maintient à l’aide de serre-joints et l’on pose des clous ensuite dont on peut poncer la tête avec les cales à poncer !

 

La scie à onglet

Pour couper au bon angle, droit, assez simple d’utilisation, là encore les enfants aiment !

 

 

La perceuse

Une perceuse/visseuse, ça change la vie. Avec des mèches à métal ; elles percent bien le bois ET le métal et c’est plus facile de trouver des mèches de très petit diamètres.

On peut pré percer au diamètre en dessous lorsqu’on met un clou ou une vis -ça évite que le bois éclate- et fraiser avec une mèche de la taille de la tête de la vis pour une finition parfaite.

 

3- Finitions, quel produits? écolabel, norme jouet...

Peinture : pour l’instant je n’ai rien à conseiller, j’ai acheté de la peinture de lait à l’Atelier Montessori, ça à l’air chouette, je vais bientôt tester. J’ai testé la norme de jouet de chez luxens, j’ai eu des soucis donc à priori, je la déconseille, mais je cherche encore d’où vient le problème (sous-couche ou peinture en elle-même dont les temps de séchage sont loin d’être ceux indiqués).

Vernis : la norme jouet luxens pour le coup est ok

Je teste bientôt des recettes à base de Sandaraque…. À suivre

L’huile : Pour les boîtes, les objets non peints, l’huile de lin ou mieux l’huile d’abrasin vendue à l’Atelier Montessori où vous trouverez une chouette droguerie

 

4- Niveau de difficulté de réalisation selon les matériels

 Très très difficile à très difficile :

□ Les emboîtements cylindriques (nécessitent un jeu de mèches fait sur mesure)

□ Les solides géométriques (nécessite un tour et une bonne expérience de celui-ci)

 

Très difficile à difficile :

□ La tour rose

□ L’escalier marron

□ Le cabinet de géométrie

□ Le cabinet de botanique

□ Le cube du binôme

□ Le cube du trinôme

□ Les tablettes baryques 20

□ Les tablettes thermiques

□ Les puzzles des continents

□ Le meuble des perles de couleurs (compter en sautant) 22

 

Faisable à facile :

□ Les barres rouges

□ Les couleurs : boîte 1

□ Les couleurs : boîte 2

□ Les couleurs : gradations. Boîte 3

□ Les triangles constructeurs : boîte 1, 2, 3, 4, 5 

□ Les cylindres de couleur

□ La table de Pythagore

□ Lisse et rugueux

□ Lisse et rugueux : les tablettes

□ Les bouteilles thermiques

□ Les boîtes à bruits

□ Les bouteilles à odeurs

□ Les saveurs

□ Les lettres rugueuses

□ L’alphabets mobiles 1,2, 3

□ Les ardoises

□ Les barres numériques

□ Les chiffres rugueux

□ Les fuseaux

□ Le jeu des jetons (pair, impair)

□ Le jeu de mémoire des nombres

□ Les timbres

□ La Table des points

□ La première table de Seguin

□ La deuxième table de Seguin

□ La Chaîne de 100

□ La Chaîne de 1000

□ Le serpent de l’addition

□ Le Tableau d’addition

□ Les Tables de mémorisation de l’addition 1, 2, 3,4 avec contrôles (1 et 2)

□ Le serpent de la soustraction

□ Le Tableau de la soustraction

□ Les Tables de mémorisation de la soustraction 1 et 2 et contrôle (1)

□ Le petit boulier

 

Nous voilà rendu! ouf! ça va?

 

Pour finir, une dernière chose, si vous avez un ami qui possède un scie sur table, chérissez le! Vous pourriez lui demander de vous faire des coupes pour des choses simples (types lettres rugueuses, plaquettes ) si vous avez calculé ce qu'il vous faut à l'avance...

Un grand merci à Joseph pour m'avoir relu et surtout m'avoir appris puis laisser expérimenter dans son atelier; mes premier pas avec les grosses machines électriques...

...Ça et tout un tas de petites choses futées glanées ici et là en le regardant travailler.

 

 Voici un extrait du travail de ces longs mois où nous étions enfermés à l'atelier.

J'ai autant appris sur un matériel en particulier au stage, à sa découverte, qu'en le fabriquant. 

Si vous vous lancez dans la fabrication et que vous avez des questions, biensûr j'y réponderai avec plaisir.

 

 

 

  les boites à bruit

(hêtre et bouleau)

 

les tablettes baryques

 (peuplier, hêtre et chêne, bouleau)

 

 

 

 

les petits volumes

(hêtre)

 

la tour rose

(hêtre)

 

Le binôme

(hêtre et cp de bouleau)

 

la première boîte de couleur

(chêne, cp de bouleau)

 

 

la deuxième boîte de couleur

(chêne, cp de bouleau)

 

l'escalier marron

(hêtre)

 

tablettes baryques

(chêne, tilleul, peuplier et cp de bouleau) 

Pochette pour les mise en paire

 

planchettes rugueuses

(papier emri et cp de bouleau)

 

 

tablettes rugueuses

(papier emri et cp de bouleau)

 le cadre à ganses

(hêtre, tissus et rubans)

 

 

 

 

 

 

Petites vues des ateliers : 

(en attendant des vues du matériel)

 

 

 

 

 

 

 

Petites vues de l'atelier depuis quelques mois, quelques photos volées.

 

6 trinômes et 2 binômes

 

 

 trinôme et pistolet

 

 

 escaliers dans la chambre de peinture

 

 

 scie coupe-chéri

 

 

y a plus de place !

( les escaliers de Marie et Christelle)

 

 

emboîtements arrache-cheveux

 

 

Voici un petit pas à pas pour avoir du beau matériel bien peint : ici

en espérant qu'il vous aidera, n'hésitez pas à me poser des questions.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Voici un tutoriel pour réaliser la boîte des graphèmes à partir des photocopies de "la Source" : ici

 

 

 

 

Voici un récapitulatif de mes prises de note destinées à m'aider à fabriquer le matériel nécessaire à l'apprentissage du langage pendant le stage de niveau 2  : ici

 

 

 

 

Voici une petite présentation des ateliers Montessori que je propose.

 

OÙ : Les ateliers se déroulent à mon domicile. Nous avons préparé une pièce spéciale pour cela.

POUR QUI : Pour tous les enfants entre 3 et 6 ans lors des ateliers et sans limite d'âge pour l'aprentissage ou l'aide à la lecture et à l'écriture.

QUAND : Tous les matins en semaine de 9h00 à 11h00 et l'après midi sur rendez-vous pour le soutien.

COMBIEN : Entre 10 euros et 20 euros selon l'atelier.

 

          plaquette et tarifs sur demande

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

SIGNE avec MOI  
Nathanaëlle Bouhier-Charles et Monica Companys

(éditions Monica Companys, 2006)

 

Pour qui?
C'est un livre et une pratique assez accessible si on aime prendre du temps avec les enfants. À partir de là, une fois qu'on a mis un pied dedans c'est une grande et belle aventure et on se prend vite au jeu et c'est que du bonheur de partager encore plein de choses avec les môme qui n'ont pas encore ou pas du tout la parole.

Liens
dico en ligne avec petite vidéo pour chaque signe
makaton
autre dico


Ce que j'en pense
Voici une méthode fraîchement née qui gagne a être connue. La communication se faisant plus précise avec l'enfant, les frustrations diminue en même temps que le plaisir de découvrir les choses ensemble s'accroît. Je trouve la méthode simple et abordable, à partir de 12 mois c'est assez gratifiant car les enfants se prennent vite au jeu.  A mon avis c'est une méthode excellente dans les structures d'acceuil, avec des enfants handicapés, autiste, trisomique, avis à ceux dont c'est le métier...

Ou le lire?
Si votre bibliothèque municipale ne l'a pas, n'oubliez pas de le proposer dans les prochains achats, c'est comme ça qu'une bibliothèque se construit, et tant que vous y êtes invitez deux ou trois amis à faire de même, l'achat n'en sera que plus rapide!
Si vous voulez l'acquérir, je conseille de s'adresser directement à l'éditeur si vous n'avez pas une petite librairie préférée... la marge va a l'éditeur et sur des éditions de ce type je pense que c'est important de soutenir. Les éditions Monica Companys sont tenues par la personne du même nom, malentendante elle-même, elle a co-créer la méthode "signe avec moi". Je recommande plus que vivement de commander directement chez elle : cliquez!

 

Insoumission à l'école obligatoire
Catherine Baker
 (Edition Tahin Party, 2006 ; première parution : 1985)

 

 

 

 

Pour qui?
A tout ceux qui ont eu envie de garder leur enfants à la maison.
C'est un beau cadeau à offrir à ses parents (hi hi hi, doucement quand même)


Liens
tomate


Ce que j'en pense
Voilà un livre passionné qui se lit comme un roman. On le dévore même si on peut être chamboulé. De mon coté ce fut en fait réelement soulageant.
Sans scrupules, faire ce qu'il nous semble bon de faire, parceque après tout on vit et il n'y a aucune raison qu'on fasse de cette vie un enfer sous des faux prétexte. Ce livre est une invitation à vivre pleinement et a laisser vivre pleinement.


Ou le lire?
Si votre bibliothèque municipale ne l'a pas, n'oubliez pas de le proposer dans les prochains achats, c'est comme ça qu'une bibliothèque se construit, et tant que vous y êtes invitez deux ou trois amis à faire de même, l'achat n'en sera que plus rapide!
Si vous voulez l'acquérir, je conseille de s'adresser directement à l'éditeur si vous n'avez pas une petite librairie préférée... la marge va a l'éditeur et sur des éditions de ce type je pense que c'est important de soutenir, c'est encore plus vrai pour tahin party : cliquez!

 

Pleurs et colères des enfants et des bébés

Aletha Solter

(Editions Jouvence, 1999)

 

 

 

 

Pour qui?

Je le conseil à tous, qu'on ai des enfant ou non, on a au moins toujours le sien propre en nous. Ce livre est merveilleux pour des parents, à titre personnel, à titre professionnel.

 

Liens 

aware parenting

 

Ce que j'en pense 

Voici un livre qui peut révolutionner votre rapport aux enfants et particulièrement aux pleurs.

Je recommande cet ouvrage car il est très accessible, l'auteure s'y exprime de manière très douce, pas de radicalité dans le propos mais une invitation à l'écoute que chacun peut entendre.

J'ai aussi beaucoup apprécié les descriptions des réactions biologique, chimique en parrallèle aux explications plus psychologique bien que pour moi ce type de comportement relève plus de l'instinct naturel enfoui sous quelques couches bienpensantes de formatage et de colères refoulées (si tant est que les deux principes soient si distinct...). 

 

Ou le lire? 

Si votre bibliothèque municipale ne l'a pas, n'oubliez pas de le proposer dans les prochains achats, c'est comme ça qu'une bibliothèque se construit, et tant que vous y êtes invitez deux ou trois amis à faire de même, l'achat n'en sera que plus rapide!

Si vous voulez l'acquérir chez l'éditeu:  cliquez!

 

 

vendredi 28 septembre

Je t'attendais pour aujourd'hui
Nous allons voir Sophie.
J'ai tellement envie de te voir.
Mon col est mou, rétréci à 1 cm, encore pas d'ouverture.
Bon, j'ai compris, ce sera quand TU voudras ma douce.

Je me résouds à attendre.

Je prépare le repas du soir, j'ai des contractions, je ne m'alarme pas, ça fait des crises sur une demi heure et puis plus rien pendant une heure ou deux. Donc c'est pas le moment. Juste mon corps qui se prépare, qui s'entraîne. Ton papa part à Ososphère après le repas. Certaines contractions m'obligent à m'asseoir.
Je sens bien que ça vient, tout doucement.
C'est génial comme sensation, je ne panique pas du tout.
Je dors parfois, j'écoute mes contractons souvent, je te parle, je te dis : "hey ma douce ça y est, cette fois c'est pas une blague, tu vas vraiment me montrer le bout de ton nez. N'aie pas trop peur ma puce, je sais que mon ventre se durcit fort sur ton petit corps, c'est les contractions qui vont nous aider à venir à nous. Oui, tu travailles dur, je le sais, on va le faire ensemble ma douce, ça aussi, on va le faire ensemble et ça va être le plus beau spectacle dans lequel j'aurais jamais joué!"
J'essaye de dormir, je veux être en forme pour ta venue.
2 heures, je sens bien que je ne rendormirais plus sans toi dans mes bras.
3 heures, j'appelle ton papa
"tu es ou?"
"dans la rue, en bas, j'arrive"
Ton papa ne sait pas que tu arrives
Je vais lui faire la surprise!

"Tu sais, j'ai eu une révélation ce soir, je n'ai pas vu beaucoup de concerts, j'ai très peu bu mais je suis comme sur une autre planète!"
"Dors, mon cher, dors au moins une heure ou deux car ensuite je crois qu'il faudra partir"
"ah."
Je crois qu'il est sceptique, il y a eu déjà des contractions ou je croyais que ça allait arrivé...
Il dort
Nous, nous nous parlons, les contractions se rapprochent, s'intensifient, je suis tellement joyeuse et si sereine.

6 heures, ça fait mal et il faut que je partage ça avec quelqu'un
"Nico, il faut partir je crois"
"ok, je prend une douche, on appelle Sophie et on fait le point"
Il prend une douche
on appelle Sophie

"Je suis dispo c'est super, je viens de me lever je suis en train de déjeuner, on se rejoint à la maison de naissance"

Les pièces s'imbriquent comme des legos

Je suis si confiante, si sereine.

Je crois que je me demande quand même si c'est pas une fausse alerte malgré la douleur des contractions qui obligent Nico à descendre les trois étages avec moi dans ses bras.
Dehors il fait clair, tout a une épaisseur si particulière, le béton est si beau.

Je compte les contractions... 7 en une demi heure.... tu arrives cette fois ci c'est pas une blague.
Je suis allongée derrière, nous sommes silencieux, le voyage ne dure pas si longtemps.
J'ai mal, je respire en moi, j'aide les contractions à venir, je les laisse faire leur travail.
Nous arrivons à 8 heure, Sophie est là, elle nous attend. Je pleure de joie d'être arrivée, que tu viennes, que Sophie soit disponible, que ton papa me porte.
Nous montons l'étage, arrivés en haut je m'assois sur le banc dans l'entrée, les larmes coulent toujours. Sophie me demande si ça va.
"Mais oui, ça va, ça n'est jamais allé aussi bien, ça y est elle arrive, je suis si heureuse"
La joie surpasse de loin la douleur.
Dans la chambre je me sens comme chez moi, je me sens là où je dois être, parfaitement collée à moi, à ma vie, pas décalée du tout, ni dans mon corps, ni dans ma tête, ni dans mon être. Je savoure la chance que nous avons et que nous nous sommes donnée d'être là, si bien entourés. Tout est calme, serein, le temps a une épaisseur exceptionnelle. Sophie m'ausculte, je suis à 4. Ouf! On a déjà bien travaillé dis donc!

Quelques contractions dans le lit et puis tout s'accélère ça devient vite limite supportable. Sophie me propose un bain. J'accepte mais quand il est coulé je me dis que jamais je n'arriverai  jusqu'à la baignoire. Nico me porte, quand je vois le bain, j'ai envie de vomir, quand je m'y mets c'est un paradis.
J'intériorise la douleur, enfin comme d'habitude, je décolle, je m'envole. Je laisse faire les contractions, je t'écoute, je laisse mon corps faire son travail. La contraction arrive, elle monte, elle me submerge et chaque fois que je la laisse passer sans lutter j'ai l'impression que je meurs. Mais je sais bien que je ne me suis jamais sentie aussi vivante. Un concentré aussi fort d'émotion, de vie, nous donne cette impression que nous mourons mais c'est la vie qui est là. Comme parfois déjà, je sens parfaitement mon être et il n'est pas question de vie ou de mort à l'échelle de l'être.
Je suis là avec Nico qui ne comprend pas, qui laisse couler.
je l'entends quand même demander à Sophie à un moment : "Elle va bien"
et Sophie de lui répondre
"oui, t'inquiète pas, elle va bien, laisse la partir, elle est dans sa douleur, elle est plus vraiment là, t'inquiète pas"
Ma douce, je ne sais pas si tu t'imagines à quel point je remercie Sophie de t'avoir accompagné au monde, de m'avoir laissée être, à mon rythme, à ma manière, de ne pas avoir paniqué parce que j'étais partie, d'avoir respecté mon rythme sans me brusquer... Elle qui est si pressée et overbookée tout le temps... c'est drôle.
Elle regarde où j'en suis.
"Bon Marie, on va sortir doucement du bain, tu es à 8 votre puce  ne va pas tarder"
8!
En à peu près deux heure je suis passée de 4 à 8...
Je ne lâche pas. Je reste avec les contractions, avec toi qui descend, je vous aime.
Je sors du bain.
Après je me souviens mal... Je vais jusqu'au lit. Au début je ne suis bien que sur le coté. Le reste de la dilatation vient vite. Sabine est arrivée, elles sont calmes, elles me sourient. J'alterne un coté puis l'autre pour que tu nous montres ta tête sous un bon angle. Je me concentre à être avec la contraction et pas contre. ça joue...
Puis je suis très mal allongée, je me relève accroupie au bord du lit, Nico me sert de chaise et de corde, il soutient mon corps avec son torse comme un dossier et tient mes jambes, une de mes mains agrippe son cou (il racontera plus tard que je lui ai déplacé deux vertèbres. A partir de là, peut-être que je crie, je ne sais plus.
Je sais que depuis la baignoire la douleur est si intense que je chante pendant les contractions.
hum hum hmmmmm

Sabine me montre dans un miroir le sommet de ton crâne.
On est scotché.
En fait c'est bien dans le dos qu'il faut pousser, vraiment comme pour faire caca. Mes contractions sont courtes (c'est bien ce qu'il me semblait dès le début) et toi tu pousses, tu pousses et moi il faut que je gère de ne pas me laisser aller à pousser quand tu pousses si c'est en dehors des contractions mais c'est pas évident nom de Dieu. Tu pousses si fort! Je sais que je te dis quelque chose, je me souviens que je te parle, je te dis "oui, c'est bien ma puce, tu travailles bien, c'est super, on fait un super trio. Sophie est très concentrée, j'apprendrai après que c'est le premier accouchement qu'elle gère de a à z en dehors de la clinique, elle a du avoir peur de nous le dire. Si elle savait comme j'ai confiance en elle, peut-être plus qu'elle même, elle me l'aurait dit, ça n'aurait rien changé du tout.
Et puis, je sens bien que ta tête est en train de sortir, ça déchire un petit peu mais je l'apprends après. Franchement à ce moment là, c'est pas à la douleur qu'on pense.
Ta tête sort, ton visage est tourné vers nous. Deux billes noires comme un trou sans fond, comme un univers, l'infini dans tes yeux, voilà ce que je vois. On te saisit avec ton papa. Maintenant que ta tête est sortie on accompagne le reste de ton corps à la lumière, à quatre mains. On en croit pas nos yeux. Il y avait donc bien un petit être dans mon ventre et le voilà!, Tu nous regardes si intensément. On te tient devant nous dans nos bras.
"Bonjour petite danseuse, tu es belle, bienvenue, on a tous bien travaillé et on est content de t'accueillir dans ce monde" et je me répète dans tous les sens, un mot avant l'autre, l'inverse, mes mots rebondissent sur du coton. puis je tourne mon visage vers ton papa qui est derrière moi et qui te tient toujours et qui est resté silencieux. Il pleure toutes les larmes de son corps en te regardant, il n'en revient pas.

Pendant ce temps il se passe des choses que je ne capte pas. Sabine a coupé ton cordon et je regrette de ne pas avoir pris le temps de te prévenir, la délivrance arrive aussi. Tu es contre moi, tout contre moi, tes grands yeux sont ouverts, tellement ouverts, tu regardes d'un air curieux.

 

 

 

Mon placenta ou plutôt ton placenta est intact. Parfait. Il est aujourd'hui les racines d'un rosier dans le jardin où j'ai grandi. Il va falloir faire quelque points. Même pas peur! La rigolade. Dire que c'était ma hantise une épisio et les points après.  Pas d'épisio (merci Sophie et Sabine) et les quelques points me font pas peur.

Tu vas donc contre ton papa. Tu es couchée contre son torse, ta petite tête renversée en arrière, ton regard est planté dans celui de ton papa et je ne sais pas lequel de vous deux est le plus surpris, le plus enfant, le plus ému.

 

 

 

Pendant près de 3/4 d'heure, comme ça sans bouger. Vous êtes si beau. Puis je te reprends dans mes bras.

J'ai un bel hématome et 3 points mais je ne sens encore rien.
Je suis en pleine forme.
Cocktail d'hormone bien réglé auquel nous n'avons rien ajouter... tout suit son cours, l'adrénaline d'après la naissance fait son travail.
Je veux te mettre au sein, Tu as l'air d'accord. C'est pas évident, évident. Ils sont énormes et tu as du mal a garder le téton aspiré longtemps dans ta bouche. Puis tu t'endors près de nous. Le petit déjeuner est servi. Je mange comme jamais. J'avais tellement faim depuis que tu étais sortie.
Je pète la forme.
Je me lève pour aller chercher de l'eau.
Sabine et Sophie me regarde avec des yeux ronds, je me fais engueuler gentiment.
OK. Apparemment ce n'est pas dans les moeurs qu'une femme soit debout une heure après l'accouchement.
Bon faut pas que je déconne, quand je vais redescendre je vais moins rigoler.
Nico mange bien aussi, la teuf à Ososphère, ça creuse!
On remplit les papiers, une naissance c'est aussi ça... bof...
Sur les carnets de santé allemands et français il y a marqué Dionysia Lutz.
"Dionysia c'est le prénom qu'on a choisi pour t'accompagner dans cette vie", c'est ce que je dis avant de te mettre au sein et ton papa dit "Dionysia"
ça sonne doux c'est ton prénom, vraiment le tien, jamais je n'aurais cru que mon enfant s'appellerait comme ça... comme quoi les enfants choisissent aussi leur prénom.
Je vais aux toilettes. Un des points est situé près du méat. Je hurle. Sabine me montre. La douche, le lavage, à chaque fois, ne pas tomber dans les pommes, pas s'infecter, ça va aller. mmmouais....
Ca devra bien aller. On remballe tout, tout doucement, on te met le gilet rouge de mamy loup et les chaussons, le bonnet lui, comme prévu est deux fois trop grand.
Nico prend des photos, il ne faut pas oublier, maintenant il va falloir en parler, maintenant qu'on comprend dans notre chair combien accoucher naturellement et à notre rythme est une belle aventure et combien c'est important.

 

 

 

 

 

une maison de naissance qu'est-ce que c'est?

Beaucoup de gens ont déjà très bien répondu à cette question avant moi, n'hésitez pas à consulter les liens sur ce sujet . Le premier sur un site très bien fait et très complet sur la naissance et le maternage : maternerbio, le second par wikipédia et le dernier, pour ceux qui veulent en savoir plus est le site de la maison de naissance Sainte-thérèse à Sarlat, la seule véritable maison de naissance qui ait existé en France. Je salue au passage Mme Susan de Béarn et ceux qui l'ont soutenue, son travail n'a pas été vain, elle a semé des graines qui germent peu à peu. La maison de naissance Sainte-Thérèse a définitivement stoppé son activité le 21 septembre 1999 après des longues batailles en justice, suite à la Notification d’arret de la Cour de Cassation, pour exploitation illicite d’un établissement de santé privé et  pour complicité de ce délit.

 

une maison de naissance qu'est-ce que ce n'est pas? 

• Ce n'est pas une "salle nature" comme celles qui pointent leur nez depuis peu dans quelques centres hospitaliers. La première en date, au CHU de Hautepierre, est même fondée sur un esprit tout autre que celui que véhicule les maisons de naissance, à savoir une sorte d'éradication de L'aad montante, jugée comme régressive de la part du professeur Nisand.

J'ai fait un tour au CMCO à Schiltigheim ou de telles salles ont été installées, je confirme que l'esprit et le suivi ne sont pas ceux d'une maison de naissance. 

• Ce n'est pas un hôpital parceque la grossesse n'est pas une maladie. En revenche, elles se situent toujours proche d'un hôpital prêt à tout mettre en oeuvre pour acceuillir un accouchement avec complications. 

• Ce n'est pas un lieu de "régression" en matière d'accouchement. Les sage-femmes qui y travaillent, conscientes de la responsabilité qu'elles portent et passionnées par leur travail sont en général très autonomes et formées a différentes médecines. 

 

Parlons de structures pas de personnes

Pour être claire, et pour ne bloquer personne (c'est pas du tout le but du blog!) je me fends d'une petite phrase explicative quand à ma crainte (voir mon dégoût) des hôpitaux. Il y a des accouchements en hôpitaux qui se passent merveilleusement bien, dans l'écoute des femmes et des bébés. Il y a des medecins merveilleux, des gynécologues fantastiques et des auxiliaires superbes.  Je dis juste que ni les structures hospitalières, ni la législation française, ni l'opinion publique ne sont d'emblée favorables à plus d'écoute et plus de bien être parce qu'ils se feraient soi-disant au détriment de la sécurité.

Moi je dis juste: elle a bon dos la sécurité.

 

la maison de naissance de Rästatt 

Nous sommes donc passés de l'autre coté de la frontière pour visiter cette maison de naissance et si sur certains points on ne voit pas le changement je peux assurer que sur d'autres c'est le cas.
La maison de naissance de Rastatt est en fait un grand appartement au centre ville.
La première pièce à droite est un petit magasin bio spécialisé pour la naissance, ensuite il y a une salle d'évolution pour les enfants, petits et plus grands et une salle avec des matelas, tatamis et autre coussins pour les préparations à l'accouchement puis une salle d'attente/jeu.

 

Dans la deuxième partie (naissance) il y a une autre salle d'attente, une salle de bain, une cuisine et deux chambres de naissance. La lumière est très douce, on se croirait vraiment dans une chambre "privée", les deux chambres ne se ressemblent pas. Il y a un très très grand lit rempli de coussins, des ballons, des armoires en bois, des peintures, des photos, une très chouette table à langer, une petite table pour le petit déjeuner et un monitoring, seule trace d'électronique qui transparaisse.

 

 

 

 

 

Tout est fait pour que les parents se sentent à l'aise dans cette chambre qu'ils ne vont investir que quelques heures mais ou quelque chose de très important va se passer.
Le lieu est très vivant, il y avait des mamans avec des bébés de différents âges qui discutaient, des enfants, les frères et soeurs ,des petits et les fils et filles des gens qui y travaillent.
Sabine Klarck est très "cool" comme on pourrait dire. Elle nous a demandé de lui expliquer comment on voyait l'accouchement, puis nous a rassurer sur le fait que nous pourrions faire comme nous aurions envie, très peu de choses étant en fait contre indiquées.
Bref, le lieu et les gens nous ont mis en confiance, et surtout c'est un lieu de vie, ce qui est très rassurant quand on est censé la donner.

 

4 avril 1998

 

C’est l’histoire d’une jeune fille de 16 ans qui rêve d’être enceinte, sa vie est difficile, un enfer, elle ne sait pas où elle est, ni comment se trouver mais, elle veut un enfant, maintenant, si l’occasion se présente.
Comme elle ne se présente pas, l'idée traîne dans sa tête et devient un rêve frustré au fur et à mesure que le temps passe. Lorsqu'elle  a 20 ans, l'idée est tellement fixe qu'elle prend le pas sur la réalité et une enfant vient la visiter souvent lors de sessions plus ou moins longue d'absences de la jeune fille. Je veux dire par là que la conscience de la jeune fille s'envole laissant place à une folie douce qui fait traverser les routes au milieu des voitures; toucher le feu parce que c'est beau et courir après les bouts de papiers surtout si il sont rouges. Tout ceci est très curieux mais surtout très dangereux puisqu'a 20 ans, on a plus de maman pour nous veiller. Alors, l'ange gardien de la jeune fille, qui est un ange gardien très prudent, décide de se transformer en être humain pour l'escorter et résoudre cette énigme. Il apparaît sous la forme d'un jeune garçon qui déclare ne pas décoller du pas de sa porte tant qu'elle sera triste. Au début, la jeune fille se méfie de ce garçon-ange sorti de nul part, mais bientôt ils deviennent très proche et l'ange peut ainsi veiller sur elle. La jeune fille part dans son monde d'enfant sans prévenir, comme ça, d'un coup, dans la rue, pendant le repas, lors d'une discussion et de temps en temps elle se met à parler. A force de la veiller, l'ange parvient petit à petit à prendre contact avec elle lorsqu'elle s'envole et parfois elle lui répond même. Un jour qu'ils sont au bord de la mer, la jeune fille fait une très grosse crise, elle s'envole et elle se met à pleurer très fort, très fort. Alors, l'ange, transformé en jeune garçon, essaye de la consoler en lui parlant. Il lui dit : " Tu es triste?
et elle lui répond "c'est la petite fille"
"Mais qui est la petite fille? Toi ,tu n'es pas une petite fille, tu es une jeune fille" dit le garçon-ange.
Mais la jeune fille continue de dire :
"c'est la petite fille"
Alors le garçon ange lui demande:
"Mais où est cette petite fille?"
Et la jeune fille montre en direction de son nombril et dit :
"C'est la petit fille à l'intérieur qui est triste".
Lorsque la jeune fille se réveille de son absence après avoir beaucoup pleuré dans les bras du garçon-ange, il lui raconte ce qu'elle lui a dit pendant que sa conscience s'était envolée.
Alors, comme si un rideau s'était ouvert, la jeine fille comprend tout d'un coup. C'était donc ça son désir d'enfant, l'enfant dont elle voulait s'occuper, c'était elle, c'était sa petite fille en elle qui était triste et dont elle voulait accoucher. Tout était si clair à présent qu'elle faisait la différence entre son moi-enfant qu'il  fallait qu'elle écoute car il avait apparemment des choses à lui dire et le désir d'un enfant qui était encore un inconnu et qui n'était pas elle.
Elle fût très soulagée car elle imagina la catastrophe si elle avait vraiment eu un enfant avant de découvrir et d'écouter l'enfant qu'elle avait été. Ouille ouille ouille, ça aurait été un vrai mic mac, tout le monde aurait tout confondu et personne n'aurait guéri sa tristesse. Le garçon-ange, quant à lui avait rempli la mission qu'il s'était fixé, maintenant, la jeune fille savait dans quelle direction aller pour trouver des réponses à sa tristesse, mais il décida qu'il était bien par là et je crois qu'il rôde toujours deçi delà.

 

13 septembre 1985

L’histoire commence il y a bien longtemps, comme toutes les histoires, mais nous la ferons démarrer à la naissance de ma mère, il y a une cinquantaine d’année. C’était le début des naissances en hôpital, des naissances qui se passent ”bien”. Ma mère naît, sa mère est inconsciente, son père n’est pas là (c’était pas à la mode de l’époque). 25 ans plus tard je naîs, ma mère est inconsciente, mon père est derrière la porte de la salle d’accouchement...

L'histoire qui suit, c’est l’histoire d'une petite fille qui a trois ans et qui adore se cacher.

 

 

 

“Elle se cache partout ou elle peut, tout le temps, dans les cartons vides, dans les placards, derrière les rideaux, sous le lavabo, et elle appelle son papa et sa maman pour qu'ils la trouvent. Alors ils se mettent à la chercher et ils la trouvent, ce qui n'est pas bien difficile car la petite fille laisse des indices gros comme des maisons. Alors la petite fille sort de sa cachette et saute au cou de ses parents en leur faisant une grande fête et en les y invitant. Souvent, plusieurs fois par jours la petite fille fait de nouveau ce manège et sa maman commence à se demander pourquoi tant d'acharnement. Un jour que la maman cherche sa petite fille derrière une porte vitrée, elle l'aperçoit toute recroquevillée, comme un petit bébé alors que la cachette n'est pas si petite. Cette image lui rappelle l'image d'un bébé dans le ventre de sa maman. Alors la maman se met à réfléchir, réfléchir, réfléchir...
Elle se souvient que lorsque sa petite fille est née, elle n'était pas vraiment présente puisque le médecin l'avait endormie, elle se souvient aussi que son papa non plus n'était pas là car le médecin ne voulait pas qu'il entre dans la pièce. Et elle se dit que ce jour là, la petite fille avait du se sentir bien seule. Oui, elle avait du avoir bien peur en fait, ce jour si important qui était le jour de sa sortie. Elle avait senti son papa et sa maman pendant 9 mois et là, tout d'un coup, il n'y avait plus personne pour lui dire bonjour.
Alors, la maman décida de fêter une seconde fois la naissance de sa petite fille. Elle et son papa s'étaient entendu pour cela, et le papa rapporta de son travail un énorme carton dans lequel la petite fille ne manquerait sûrment pas de se cacher. Inmanquablement, lorsqu'elle vit le carton, la petite fille se cacha dedans et demanda qu'on referme les rabats sur elle. Puis, elle sorti du carton dans un cri de joie. Alors, son papa et sa maman lui firent la fête, ils lui disaient comme ils étaient heureux qu'elle soit leur fille. La maman prit la petite fille sur ses genoux et elle lui raconta toute cette histoire, elle lui dit combien elle et son papa auraitent aimé être là pour la fêter le jour de sa naissance et que les choses ne s'étaient pas déroulées comme cela, mais que ça n'empêchait pas qu'ils l'aiment très fort et qu'ils soient très heureux d'être ses parents. La petite fille biensûr jouait à autre chose pendant l'histoire, les enfants font toujours cela, ça aide à écouter.
Sa maman prépara un gâteau et son papa déboucha une bouteille de jus de pomme pour fêter l'événement. La petite fille continua de se cacher biensûr, comme tous les enfants, mais seulement pendant les parties de cache-cache. Elle n'avait plus besoin d'être sûre à chaque instant que son papa et sa maman étaient heureux de sa présence, elle le savait tout au fond d'elle.”

 

Donner la vie, oui, mais pas n'importe comment, pas pour se changer les idées, pas pour se donner une raison de vivre, pas juste pour satisfaire un instinct de procréation.
Il m'a fallu déjà du temps pour arriver là.
Puis s'aperçevoir que la manière dont on donne la vie, dont on donne nos émotions, nos expériences, nos connaissances, peut être déterminante sur le comportement, le bien-être d'un individu au sein de lui même et d'une communauté.
Alors, avoir envie d'y mettre une attention toute particulière, se permettre de prendre le temps nécessaire à toutes les remises en cause en latence derrière un tel choix. Prendre le temps de se permettre le choix, à chaque moment. Le choix de décider de travailler moins pour écouter la vie qui grandit, le choix de ne pas faire "comme tout le monde" par imitation parce que le temps qu'on passe à s'écouter, à avoir envie de s'apprendre nous murmure d'autres choses, qui nous paraissent plus cohérentes, plus évidentes. Le choix d'être prêt à répondre, à expliquer, à discuter ces choix puisqu'ils intriguent, amusent, agacent, surprennent.
Comme chaque choses de ma vie et peut-être plus que tout, surtout ne pas le faire à moitié, ne pas mettre la "louve" de coté.